L’age des Regrets
La Terre est une île
Dìqiú shì yīgè dǎoguó
Bienvenus au XXVe siècle
La relativement longue histoire de l’homo sapiens sapiens, qui se considérait comme le sommet de l’évolution, comme son aboutissement définitif, est passé tout près d’une conclusion tragique, l’être humain a été confronté à son extinction.
L’histoire de l’espèce est ponctuée de guerres et d’atrocités mais aussi de moments de grâce et de beauté (plus rares, il est vrai). Les civilisations antagonistes se sont succédées les unes autres, localement d’abord, et puis, la technologie le permettant, à l’échelle planétaire. Ainsi après bien des crises et des guerres, une civilisation mondiale est-elle née, ce qui n’a finalement rien arrangé. Mais dans son arrogance l’espèce humaine s’est aussi lancée à la conquête de l’univers, au-delà de sa propre planète et au-delà de son propre système stellaire.
Fiers et puissants, disposant d’une technologie incroyable, leurs efforts furent couronnés de succès, ils essaimèrent sur d’autres mondes lointains, rencontrèrent d’autres espèces intelligentes, leur firent la guerre ou s’allièrent à elles et devinrent, pour leur plus grande fierté, « l’espèce dominante » dans les 40 années-lumière à la ronde. Du moins en étaient-ils persuadés. Mais ce n’était pas vrai. Et quand une nouvelle guerre éclata entre homo sapiens sapiens et d’autres peuples extraterrestres et qu’il la perdit, il s’en fallut de peu qu’il ne disparaisse. Faute d’ennemi, l’humanité s’en pris à elle-même et se livra à la plus terrible des guerres intestines… Aujourd’hui, un siècle après la défaite, les humains humiliés, diminués survivent dans un marasme social et culturel qu’ils ont largement contribué à créer. Pour l’espèce humaine c’est l’âge des regrets…
Un terrien du XXIIe siècle aurait bien du mal à reconnaître sa planète 3 siècles plus tard. Le paysage, les couleurs, les odeurs, tout a profondément changé. Le ciel n’est le plus souvent qu’un énorme nuage grisâtre ponctué de taches noires, jaunâtres, brunes et rougeâtres. Les océans sont eux aussi grisâtres. Les végétaux existent toujours, mais il s'agit surtout de mousses, de plantes proliférantes herbacées et d'arbres aux troncs tortueux qui ont une durée de vie au moins de moitié inférieure à celle de leurs ancêtres.
Partout, sur tous les continents, les stigmates affreux de la pollution et des guerres sont visibles. Bien d'anciennes cités qui n'ont jamais été reconstruites ni décontaminées, dont la population a jadis été éradiquée par une attaque nucléaire, biogénique, chimique ou biologique, ne sont plus que des labyrinthes de bétons délabrés et envahis de ronces jaunâtres et de mousses urticantes.
Par un effet inattendu, pollution et poussières, gaz à effet de serre et particules radioactives, nuages de gaz photochimique, alliés à un taux d'oxyde de carbone presque digne du carbonifère ont accéléré un réchauffement planétaire déjà bien commencé. La température moyenne de la planète a grimpé en flèche. Des 12ºC de moyenne du XXè siècle elle est passée à 22°, une température infernale. Les glaces continentales ont fondue, élevant le niveau moyen de la mer de près de 30 m. Les continents ne ressemblent plus tout à fait à ce qu'ils étaient jadis.
Malgré tout, la vie a continué. Une vie pitoyable et maladive. La plupart des grands animaux sauvages ont disparus. Les rongeurs, les mustélidés, les reptiles, les insectes, les arachnides, les mollusques et les crustacés ont été le moins touchés. Il reste aussi selon les continents, des agoutis, des babouins, de petits cervidés ou bovidés, caprins, canins, ovins, petits félins, reptiles et oiseaux, mais la vie sauvage telle qu'elle était il y a encore cinq siècles a très largement perdu sa diversité. Les océans ont aussi souffert, Toutes les côtes, ou presque sont envahies de caulerpa taxifolia, ou algue verte, qui étouffe quasiment toute autre forme de vie à part la logiber serradi falci, une limace de mer qui ne cesse de proliférer et qui semble résister à tout. D'immenses bancs de méduses se laissent lentement dériver sous toutes les latitudes. Des espèces végétales ou animales extraterrestres tentent d’occuper les niches écologiques vidées de leurs occupants précédents, où même, de conquérir celles encore occupées. Ces formes de vie ont été débarquées sur terre par accident, ou avec des marchandises, ou se sont échappées de collections privées ou même ont été intentionnellement introduites par des inconscients.
Tous les êtres vivants à la surface de la Terre sont exposés à des centaines de polluants, de pathogènes et autres substances dangereuses. La chaîne alimentaire « naturelle » contient des taux élevés de plomb, de cadmium, d'antimoine, de mercure de nitrate et de nitrite. L'eau et l'air sont souvent contaminés par d’abondantes traces de krypton, de benzène, d'oxyde et de monoxyde d'azote, de polonium, de bismuth, d'acide chlorhydrique et de monoxyde de carbone.
Les moindres dépressions, trous et souterrains ont une atmosphère chargée en radon. Les phénols sont partout, dans l'air et dans l'eau. Des nuages de particules lourdes ou de gaz photochimiques forment des brumes qui peuvent être toxiques. Des dépressions neutrogéniques, vestiges des bombardements alliés et des guerres civiles, circulent au gré des courants atmosphériques, perturbant les systèmes nerveux et rendant à peu près inopérant les appareils électriques, électronique et positronique non blindés, allant parfois jusqu’à drainer l’énergie des batteries et des piles. L'humanité qui a néanmoins survécu aux épreuves continue d'ailleurs à polluer sa planète. Les gigantesques mégapoles terriennes et leurs milliards d'habitants persistent à rejeter chaque jour des millions de tonnes de déchets de toute nature dans un environnement que beaucoup considèrent comme déjà mort.
Chronologie
XXI - XXIIe siècles : lente mais finalement absolue domination mondiale de la culture sino-orientale qui détrône presque totalement la culture anglo-saxonne occidentale qui l’avait précédée depuis trois siècles.
2204 : Instauration de la Tàiyángnéng rénmín mínzhǔ gònghéguó (« République Démocratique Populaire Solaire » collectiviste) qui étend sa souveraineté sur tout le système solaire.
2218 : Emeutes et mouvements séditieux matérialistes et spiritualistes
2234 - 2238 : Première période de chaos et guerres civiles, la RDPS tente de reprendre le contrôle par des séries de répressions massives. Des millions d’émeutiers et de séditieux sont déportés sur Tuánjié (« Solidarité ») et Gōngpíng (« Equité ») deux planètes « ouvertes à la colonisation » respectivement dans les systèmes Ross 154 (9,6 AL) et Luyten 726-8 (8,7 AL). Le voyage prend alors près de deux ans, des milliers de déportés mourront durant les cinq premières années sur leurs nouveaux mondes.
2247 : Premier contact avec des aliens (des prospecteurs ultayes) dans le système Ross 248 Andromedae
2253 : Promulgation de la commune de Sho Hong Laï, la première véritable ville sur la colonie planétaire extrasolaire de Mínzhǔ (« Démocratie » - Barnard 6, dans le système stellaire Barnard, à 5,9 AL)
2280 : 12 mondes extrasolaires sont colonisés, la terraformation de Mars est achevé à 60%.
2280 - 2283 : Deuxième période de chaos et guerres civiles, en dépit d’une résistance farouche, le gouvernement est débordé. Finalement, la RDPS est abrogé et après une période d’anarchie violente de plusieurs mois, la Měiguó liánbāng (« Confédération Unie ») est promulguée. Une seconde vague, plus modeste, de déportés est expédiée sur Solidarité et Equité.
2283 : Le régime de la Confédération Unie met en place la domination des doctrines ultra matérialistes. Le développement du système solaire, négligé en faveur des mondes extrasolaires par la RDPS devient une priorité.
2283-2325 : Les contacts avec des aliens se multiplient. 35 ambassades s’ouvrent sur Terre. La CU tisse un réseau d’alliances économiques et militaires pour faire face et contenir la puissance de ceux qu’elle perçoit comme ses principaux concurrents : Les Zalahri.
2325 : Suite à une controverse sur l’exploitation du système Epsilon Indi, un conflit armé se déclenche entre terriens et zalahri.
2326 – 2328 : Première guerre sectorielle : Les alliés aliens de la CU terrienne et ceux des Zalahri entrent dans le conflit qui s’étend sur une sphère d’une trentaine d’années lumières.
2328 : Bataille de Karji et victoire de la CU et de ses alliés.
2329-2355 : suite à la victoire, la Terre de la CU devient la première puissance du secteur (dans les 50 années lumières à la ronde), c’est l’apogée et le triomphe de la civilisation matérialiste. Le niveau de vie des humains, tant sur Terre que dans le système solaire ou dans les colonies extrasolaires, est incroyablement élevé. La terraformation de Mars est achevée, celle d’autres mondes, extrasolaires, est engagée. Mais au cours des années, les inégalités se creusent, la pauvreté et même la misère refont leur apparition, les investissements « de prestige » diminuent pour finalement disparaître, les conflits économiques entre corporations entraînent de terribles dommage sociaux collatéraux, la spéculation et l’inflation sont galopantes…
2356 : Crise économique majeure, la CU est au bord de l’écroulement, des corporations entrent en sédition et se comportent comme des états indépendants, des émeutes collectivistes et spiritualistes éclatent partout.
2356 – 2359 : Troisième période de chaos et guerres civiles dites des « Guerres anarchiques ». Des colonies extrasolaires proclament leur indépendance, les installations joviennes ferment leurs frontières, des « paléo-états » se proclament aussi sur la Terre elle-même.
2359 : Le lieutenant général Yang Li pan, chef des forces armées de la CU s’empare du pouvoir sur Mars avec l’aide de ses troupes. A la fin de l’année, la flotte de la CU met le siège autour de la Terre. Les principaux foyers de sédition sont purement et simplement anéantis.
2360 : Yang ayant écrasé toutes les rebellions sur Terre, proclame la naissance de l’Hégémonie Humaine dont il est le Suprême chancelier. La police politique et les militaires commencent à traquer la sédition dans le système solaire tout entier. Une troisième vague de déportés est expédiée sur Solidarité.
2362 : La Rénlèi bàquán (« Hégémonie Humaine ») de Yang ré-annexe le monde colonial séparatiste de Progrès, peuplé d’humains et d’autres. Tous les aliens sont alors expropriés et expulsés.
2362 : Les aliens résidants sur les mondes décrétés « humains » par le suprême chancelier, commencent à être systématiquement expropriés, expulsés ou internés.
2364 : La colonie Kimigolienne de Jukonif (Wolf 424 AB à 19 AL) est envahie par l’armée de l’HH après un discours dogmatique du suprême chancelier sur « l’espace naturel de l’humanité ». La flotte de libération Kimigolienne envoyée au secours des colons est écrasée par les forces de l’HH.
2366 : Le chancelier Yang menace d’annexer la colonie axanar de Loloramo (Struve 23-98 à 11,5 AL) selon le dogme de l’espace naturel… Les sept gouvernements axanars s’unissent pour envoyer leurs flottes défendre cette colonie ou cinq de leurs nations sont représentées. Mais tout le monde dans le secteur sait bien que les Axanars ne tiendront pas devant l’extraordinaire puissance technico-militaire des Terriens. Néanmoins, les Zalahri et les Vodkori, alliés des Axanars, préviennent les Terriens que, s’ils s’en prennent à Loloramo, ce sera la guerre. En réponse, la flotte terrienne envahit Loloramo, écrasant sans pitié toute résistance. Les Zalahri et les Vodkori déclarent la guerre aux terriens et s’allient aux kimigoliens.
2367 : l’HH envahit successivement les mondes coloniaux Axanars, Zalahri et Vodkori. Les Foromonians, les Jayretz et les Oumjaks profitent de la situation, s’allient aux terriens et s’emparent de colonies industrielles Vodkoris et Zalahri.
2368 : l’HH est victorieuse sur tous les fronts et semble bien devoir gagner la guerre. Nava, le monde d’origine des Axanars est pris et occupé (la population y est soumise au terrible joug de l’amiral Mc Murdock qui sera directement responsable de la mort atroce de plusieurs millions de civils axanars). Les terriens multiplient les raids de bombardement vers Ihrkas, la planète mère des Zalahri (système stellaire Bêta Hydri à 24,4 années-lumière de la Terre) tandis que leurs alliés Foromonians, Jayretz et Oumjaks font reculer les Vodkori.
2369-2370 : La machine industrielle Vodkori commence à tourner à plein régime. La deuxième flotte Foromoniane est anéantie en orbite de Kelops. La route spatiale qui relie les Vodkori aux Zalahri est de nouveau ouverte. La flotte de l’amiral Huong subit une défaite dans le système Lacaille 87 60. Il est limogé par le Suprême chancelier. Mais le nouvel amiral Flassov est lui aussi vaincu lors de sa tentative de reprendre le système perdu. A partir de la perte de Lacaille 87 60, les défaites de l’HH se succèdent sur tous les fronts. Les alliés repoussent les terriens et libèrent Nava à la fin de l’année 2370. La terre et Mars subissent leurs premiers raids (destruction de Beijin, New-York et Utopia City). Le gouvernement oumjak pro-HH est renversé par une révolution et le nouveau gouvernement, dénonçant son alliance avec les terriens, négocie une paix séparée avec les alliés. Les Foromonians capitulent face aux forces Vodkori. Les Jayretz sont assiégé sur leur planète mère.
2371 : Après les défaites de la flotte de l’HH dans les systèmes Wolf 359 et Alpha Centauri, le système solaire est envahi par les alliées. Les colonies saturniennes et joviennes sont occupées, Mars est prise. Après trois mois de siège et de bombardements de la Terre, le suprême chancelier Yang se suicide. Son successeur, l’amiral Luang, présente la reddition de l’HH aux alliés.
2372 : Les alliés annexent les colonies terriennes extrasolaires, s’emparent de l’ensemble des vaisseaux militaires terriens et détruisent toutes les installations militaires du système solaire. Leur grand conseil vote une mesure de tutelle des humains avec interdiction de reconstruire une flotte militaire, d’entretenir une force armée au-delà de l’orbite ou d’établir de nouvelles colonies, pour une période d’un siècle local. Le transfert de technologie vers le système solaire est de même, interdit pour un siècle. Les alliés nomment un consulat de contrôle du système solaire installé à bord de la dernière des 80 forteresses orbitales militaires de l’ex HH, modifiée pour cette nouvelle tâche. Plusieurs centaines de militaires de haut rang, de responsables politiques et de hauts fonctionnaires terriens sont jugés pour crimes de guerre.
2372 – 2385 : La défaite de l’humanité plonge la planète dans un marasme économique, social, politique et idéologique sans précédent. C’est la quatrième période de chaos et guerres civiles dites des « Guerres idéologiques » entre matérialistes, spiritualistes et collectivistes. Les alliés laissent les terriens se déchirer. Les guerres idéologiques causent la mort de plus de deux milliards de terriens en dix ans et achèvent de détruire une grande partie du peu qu’avaient épargné les bombardements alliés. Certaines factions n’hésitent pas à utiliser des armes bactériologiques, chimiques, nucléaires ou même quelques terribles bombes nucléogeniques et neutrogéniques rescapées des confiscations alliées.
2380-2470 : Exsangue, ruinées, plongée dans l’anarchie, sans gouvernement autre que locaux, sans moyens, son écologie quasiment détruite, la terre devient peu à peu, avec l’aval tacite des consuls de contrôle alliés successifs, un tiers-monde et une poubelle galactique. Des industries polluantes aliens y sont installées ainsi que des casses de vaisseaux, des centres de production de stupéfiants et autres joyeusetés. De grandes mégapoles, avec astroport, où vivent des centaines de millions de citadins, ultra polluées, sordides ou brillantes selon les quartiers, surpeuplées mais encore civilisées, perdurent, le reste devient une espèce de zone désertique plus ou moins anarchique surnommée le Wild Waste, où règne la loi du plus fort. Pour beaucoup d’aliens et même d’humains coloniaux, la Terre constitue une sorte d’île de la tortue du secteur, un refuge pour les bandits, les trafiquants, les pirates et les contrebandiers de toutes espèces mais aussi les vestiges de la puissance qui a fait trembler toute une partie du bras d’Orion...
2471 : aujourd’hui
Les mégapoles terriennes
Les grandes cités terriennes qui ont survécus aux guerres et au temps sont en fait aujourd’hui des mosaïques de petits territoires accolés relevant d’autorités diverses plus ou moins antagonistes. Les spiritualistes y sont représentés par toutes sortes de sectes syncrétistes, orthodoxistes ou paléo-originalistes. Les collectivistes, séparés là encore en plusieurs chapelles aux subtiles différences (Centralistes, fédéralistes, paléo-anarchistes, cryptocommunistes), dominent certaines zones tandis que de nombreuses enclaves sont purement matérialistes (là encore, les nuances sont nombreuses entre libéraux, oligarchistes, militaristes, néo-anarchistes ou corporatistes modérés). Des gangs ou autres organisations de type « criminel » contrôlent eux aussi certaines zones. De nombreuses corporations de diverses importances, qui produisent toutes sortes de choses, ont autorité, complète ou partielle, sur certaines parties de la ville ou des alentours. La cohésion de l’ensemble est assurée par des sénats représentatifs, une institution assez chaotique mais qui minimise l’impact des affrontements, conflits et attentats inévitables dans ces villes infernales qui ne dorment jamais. Aucune majorité nette ne se dégage jamais des délibérations du sénat, mais les courants éphémères qui se forment en son sein n’hésitent pas à utiliser toutes les méthodes possibles pour s’assurer que leurs opinions ou leurs plans prévalent.
On y trouve dans chaque cité des succursales de centaines de diverses corporations et banques qui n’en sont pas du tout originaires mais trouvent un intérêt à y maintenir une activité. Ces corporations « étrangères » tentent bien évidemment elles aussi d’influer sur la politique de la cité par toutes sortes de moyens, y compris des « mariages » contre nature avec certaines des autorités locales.
Dans les plus grandes cités (Angelity, Chicawaukee, Toronttawa, Eascopolis, Tenochtitlan, Megabogota, Gygaaeres, Riosanpolo, Panjakarta, Hongkualasinga, Mumbaï, Dharmadehli, Kamthaï, Qinbeijin, Kuangdonglaï, Xiamenjin, Anshanqin, Haïkousou, Qinchengdu, Taipeicity, Shinhondo, Melsidberra, Rivierapolis, Skandia, Europolis, Metamockba, Novarchangelsk, Kairoalkebbir, Bigalagos, Zumalmogadiscio et Gauteng) on trouve des enclaves extraterrestres où sont implantés les consulats d’une quarantaine de mondes et du Conseil Interstellaire Allié ainsi que des banques interstellaires et des succursales d’entreprises extraterrestres. Ces enclaves à l’accès extrêmement règlementé, sont protégées par un fort contingent de militaires alliés (zalahri la plupart du temps). Ces grandes cités disposent d’installations astro-portuaires, d’aéroports et quand cela est possible, de ports maritimes. Certaines cités, souvent les plus modestes en termes de taille ou de population, sont plus « unifiées » sous l’égide d’une sorte de gouvernement central. Wala-Wala, en Amérique du nord en est un exemple : Il s’agit d’une ville de 750 000 habitants dirigée par un régime collectiviste dur et entièrement tournée vers la production industrielle. Autres exemples, Phœnix, toujours en Amérique du nord, qui est une ville de 350 000 habitants aux mains d’une junte criminelle ou encore Tübingen en Europe occidentale, un des derniers centres universitaires terriens digne de ce nom, dirigée par une sorte d’oligarchie intellectuelle qui se finance auprès des corporations terriennes et martiennes.
Les sénats citadins disposent généralement d’une petite force de sécurité que les conflits entre membres rendent inapte à exercer d’autres responsabilités que la protection des installations sénatoriales. L’ordre est assuré dans chaque enclave par des agents, ou autres milices, au service des dirigeants locaux. Ce système parfaitement inefficace quoique souvent très brutal, explique le faramineux taux de criminalité dans les grandes cités, puisqu’il suffit, la plupart du temps, de passer d’un secteur à l’autre pour bénéficier de l’impunité, du moins tant que les autorités des deux secteurs concernés ne sont pas d’accord entre elles pour avoir la peau du criminel…L’un des recours le plus courant pour rattraper un criminel est de faire appel à un chasseur de prime que les problèmes de souveraineté et de juridiction ne concernent pas. Néanmoins, les gangs divers plus ou moins bien organisés, les maffias de tous types, les grosses « bandes » et autres malfaiteurs un tant soit peu organisés, ont la part belle. Certaines organisations ont même carrément pignon sur rue dans certaines enclaves, voire, en assurent elles-mêmes la sécurité.
Dans les mégapoles terriennes, dans toutes les enclaves, délits et crimes isolés, violences gratuites, vandalisme, cambriolages, vol à la tire, vol avec violences, braquages, rackets, prostitution, trafics de tout ce qui est illicite localement, recel, assassinats politiques ou économiques sont de l’ordre du quotidien ordinaire. Qu'elle soit le fait d'individus isolés, de gangs, de bandes de sprawlers, de wild wasters, d'organisations mafieuses ou autre, cette criminalité endémique galopante est la lèpre des mégapoles du XXVe siècle. La criminalité en col blanc n'est pas en reste. Les détournements et abus de biens sociaux sont légions. L'insécurité en encore aggravée par le terrorisme. Des factions politiques, religieuses, mafieuses ou encore économiques se livrent à des actes terroristes qui ont des buts très variés mais toujours les mêmes conséquences : la mort d'innocentes victimes.
Ces grandes cités terriennes sont donc chaotiques, violentes, sales et ultra polluées, mais elles fournissent du travail à des millions de gens… Les millions d’ateliers, d’usines, de magasins, de bureaux et autres font vivres des centaines de millions de terriens urbains. Certains services jadis « publics » sont aujourd’hui parfaitement privés. Ainsi il existe des milliers d’hôpitaux et de cliniques privées (dont certaines, appartenant à des sectes spiritualistes fournissent même des soins aux indigents de leur enclave), des sociétés de sapeurs-pompiers privées, des services postaux privés, des services privés de gestion de la circulation, etc… La fiscalité des enclaves est encore plus chaotique que le reste, chacune d’entre-elles fixant des règles et des méthodes de prélèvements différentes selon leurs « clientèles », leurs moyens de coercition et leur besoins.
Toutes les mégapoles terriennes sont protégées des fléaux atmosphériques par des écrans déflecteurs (vestiges démilitarisés des anciens écrans de protection militaires) qui sont financés et entretenus par l’ensemble des enclaves. Ces écrans qui, s'ils n'évitent pas totalement à la pollution atmosphérique de toucher la ville surtout en cas de pluie, la limitent néanmoins très considérablement et surtout détournent les perturbations neutrogénqiues.
Outre d'immenses quartiers résidentiels semi pavillonnaires où les plus hauts buildings restent relativement modestes avec leur 150 m de haut et leurs cinquante étages, on trouve dans les mégapoles des tours de 2000m de hauteur, de 200 à 600 étages, où travaillent souvent plus de 300 000 personnes et où vivent souvent jusqu’à 150 000 résidants. On y habite et on y travaille, tous les services sont assurés à l'intérieur de la tour. Les industries de tous types et les commerces sont imbriqués dans le gigantesque tissu urbain parcouru de larges avenues et d'autoroutes et ponctué d’aéroports. Les astroports sont toujours situés à la limite extérieure de la ville, partiellement en dehors de la zone protégée par les écrans déflecteurs. Les cieux des mégapoles grouillent d'engins volant qui, comme d'infatigables essaims, parcourent les couloirs aériens vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Sous les mégapoles se trouvent de gigantesques complexes souterrains, égouts, tunnels de métro, tunnels autoroutiers, et autres souterrains, dont une partie est ancienne et complètement laissée à l'abandon. Ces zones oubliées que l'on appelle communément les "catacombes" sont des endroits extrêmement dangereux, tant pour leur état de délabrement que pour la faune humaine ou animale qui y rode.
Les jeux d'argent et les paris sont une des activités les plus populaires des mégapoles. Les citadins ordinaires, sans aucun espoir de promotion sociale, peuvent tenter leur chance et gagner des fortunes. Aussi rares soient-ils, les gagnants sont surmédiatisés et entretiennent ainsi les rêves de milliards de pauvres gens. En l'absence de tout espoir alternatif, le jeu est un phénomène général envahissant tous les aspects de la vie quotidienne. On joue et on parie sur tout et à propos de tout. La majorité des bookmakers est prête à enregistrer un pari sur n'importe quoi. Mais l’activité reine sur laquelle parier reste le sport professionnel. Football, racket-ball, basket-ball, athlétisme, base-ball, boxe, Ultimate fight, etc. représentent un pan entier de l’économie terrestre.
Autour des villes s’étendent les immondes et immenses dépotoirs ou «aires de recyclage secondaire » plus communément appelées « trash belts », à savoir de gigantesques décharges à ciel ouvert où sont abandonnées quotidiennement des milliers de tonnes de déchets (déjà partiellement recyclés). Dans ces zones infectes, vivent des milliers de miséreux dans des bidonvilles sordides. Dans ces espaces répugnants, la loi du plus fort est la seule qui ait cours et des gangs ultraviolents réduisent les plus faibles en esclavage.
Les petites villes terriennes
Il existe aussi sur terre des milliers de petites villes, des communautés organisées en général autour de deux ou trois activités principales agro techniques, minières ou industrielles. Ces villes peuvent être des communautés plus ou moins démocratiques collectivistes, des théocraties spiritualistes plus ou moins fanatiques, des propriétés privées de consortium d’entrepreneurs, de corporations ou de tyrans locaux, véritables seigneurs sur le modèle antique… Ces petites villes, implantées au beau milieu de nulle part, sont souvent des marchés importants pour les gens des alentours : les wild wasters, nomades ou arcologues, petits mineurs ou autres, qui ont choisi (ou hérité) une vie dans le wild waste, loin des cités… Il arrive que ces petites villes disposent d’installations astro-portuaires ou de ports maritime. Mais dans 99% des cas, elles disposent en tout cas d’un aéroport capable de recevoir tous les types d’appareil, y compris les plus gros cargos dirigeables.
Ces petites villes terriennes disposent généralement d’une solide force de sécurité car rien ni personne ne protège qui que ce soit dans le wild waste et seuls les plus forts, ceux qui savent se défendre où bien se cacher, survivent aux pillards, voleurs, esclavagistes et autres néo barbares. Là encore, particuliers ou communautés font fréquemment appel à des chasseurs de prime, voir à de véritables compagnies de mercenaires.
Ces villes qui comptent en général moins de 20 000 habitants, sont implantées à des endroits « stratégiques » ; des croisements de routes d’importance, des vallées incontournables, des ponts sur des fleuves, des bras de mer ou toutes sortes de « passages obligés ». Par exemple, Panama city est une petite ville située non loin des ruines de son ancêtre éponyme, qui vit de l’exploitation du canal toujours aussi emprunté et qu’elle entretient. Autre exemple Battle Mountain est située dans la vallée de la Humboldt river, au nord du Nevada, au croisement de grands axes routiers nord-sud et est-ouest.
Afin de dissimuler leurs plans à la concurrence, il arrive que des corporations installent de discrets laboratoires de R&D dans de petites villes du wild waste, voire, dans des coins paumés et secrets connus d’elles seules.
Citadins et wild wasters : finalement, quelles différences ?
Les mégapoles sont des endroits qui peuvent paraîtres terrifiants, oppressants et c’est bien le cas, néanmoins, le mode de vie citadin a, au quotidien, toutes les apparences de la sécurité et de la normalité. La violence, aussi endémique soit-elle, y reste perçue, à tort, comme un accident exceptionnel. Les citadins sont « civilisés ». La grande majorité des urbains est constituée de gens « ordinaires » relativement honnêtes, qui désapprouvent et ont peur de la violence. Le port des armes est soit très réglementé soit carrément interdit en ville par les autorités des enclaves.
Les wild-wasters, même quand ce ne sont pas des monstres néo barbares, considèrent que la loi du plus fort (du plus rapide ou du mieux armé) est un mode de vie normal, qu’ils l’approuvent ou pas. La violence est inhérente à leur mode de vie, seuls les plus adaptés survivent, pour eux c’est une fatalité et une évidence qu’ils acceptent. Il n’y a en général aucune autorité pour interdire quoi que ce soit dans le wild waste.
Quant à ceux qui vivent dans les pires sprawls, les trash belts ou les catacombes, ils ont en général perdus ce qui fait un être humain. Ils ne sont plus qu’un assemblage de peurs, de frustrations et de faim. Peu à peu, ils deviennent des animaux…
La Terre est une île
Dìqiú shì yīgè dǎoguó
Bienvenus au XXVe siècle
La relativement longue histoire de l’homo sapiens sapiens, qui se considérait comme le sommet de l’évolution, comme son aboutissement définitif, est passé tout près d’une conclusion tragique, l’être humain a été confronté à son extinction.
L’histoire de l’espèce est ponctuée de guerres et d’atrocités mais aussi de moments de grâce et de beauté (plus rares, il est vrai). Les civilisations antagonistes se sont succédées les unes autres, localement d’abord, et puis, la technologie le permettant, à l’échelle planétaire. Ainsi après bien des crises et des guerres, une civilisation mondiale est-elle née, ce qui n’a finalement rien arrangé. Mais dans son arrogance l’espèce humaine s’est aussi lancée à la conquête de l’univers, au-delà de sa propre planète et au-delà de son propre système stellaire.
Fiers et puissants, disposant d’une technologie incroyable, leurs efforts furent couronnés de succès, ils essaimèrent sur d’autres mondes lointains, rencontrèrent d’autres espèces intelligentes, leur firent la guerre ou s’allièrent à elles et devinrent, pour leur plus grande fierté, « l’espèce dominante » dans les 40 années-lumière à la ronde. Du moins en étaient-ils persuadés. Mais ce n’était pas vrai. Et quand une nouvelle guerre éclata entre homo sapiens sapiens et d’autres peuples extraterrestres et qu’il la perdit, il s’en fallut de peu qu’il ne disparaisse. Faute d’ennemi, l’humanité s’en pris à elle-même et se livra à la plus terrible des guerres intestines… Aujourd’hui, un siècle après la défaite, les humains humiliés, diminués survivent dans un marasme social et culturel qu’ils ont largement contribué à créer. Pour l’espèce humaine c’est l’âge des regrets…
Un terrien du XXIIe siècle aurait bien du mal à reconnaître sa planète 3 siècles plus tard. Le paysage, les couleurs, les odeurs, tout a profondément changé. Le ciel n’est le plus souvent qu’un énorme nuage grisâtre ponctué de taches noires, jaunâtres, brunes et rougeâtres. Les océans sont eux aussi grisâtres. Les végétaux existent toujours, mais il s'agit surtout de mousses, de plantes proliférantes herbacées et d'arbres aux troncs tortueux qui ont une durée de vie au moins de moitié inférieure à celle de leurs ancêtres.
Partout, sur tous les continents, les stigmates affreux de la pollution et des guerres sont visibles. Bien d'anciennes cités qui n'ont jamais été reconstruites ni décontaminées, dont la population a jadis été éradiquée par une attaque nucléaire, biogénique, chimique ou biologique, ne sont plus que des labyrinthes de bétons délabrés et envahis de ronces jaunâtres et de mousses urticantes.
Par un effet inattendu, pollution et poussières, gaz à effet de serre et particules radioactives, nuages de gaz photochimique, alliés à un taux d'oxyde de carbone presque digne du carbonifère ont accéléré un réchauffement planétaire déjà bien commencé. La température moyenne de la planète a grimpé en flèche. Des 12ºC de moyenne du XXè siècle elle est passée à 22°, une température infernale. Les glaces continentales ont fondue, élevant le niveau moyen de la mer de près de 30 m. Les continents ne ressemblent plus tout à fait à ce qu'ils étaient jadis.
Malgré tout, la vie a continué. Une vie pitoyable et maladive. La plupart des grands animaux sauvages ont disparus. Les rongeurs, les mustélidés, les reptiles, les insectes, les arachnides, les mollusques et les crustacés ont été le moins touchés. Il reste aussi selon les continents, des agoutis, des babouins, de petits cervidés ou bovidés, caprins, canins, ovins, petits félins, reptiles et oiseaux, mais la vie sauvage telle qu'elle était il y a encore cinq siècles a très largement perdu sa diversité. Les océans ont aussi souffert, Toutes les côtes, ou presque sont envahies de caulerpa taxifolia, ou algue verte, qui étouffe quasiment toute autre forme de vie à part la logiber serradi falci, une limace de mer qui ne cesse de proliférer et qui semble résister à tout. D'immenses bancs de méduses se laissent lentement dériver sous toutes les latitudes. Des espèces végétales ou animales extraterrestres tentent d’occuper les niches écologiques vidées de leurs occupants précédents, où même, de conquérir celles encore occupées. Ces formes de vie ont été débarquées sur terre par accident, ou avec des marchandises, ou se sont échappées de collections privées ou même ont été intentionnellement introduites par des inconscients.
Tous les êtres vivants à la surface de la Terre sont exposés à des centaines de polluants, de pathogènes et autres substances dangereuses. La chaîne alimentaire « naturelle » contient des taux élevés de plomb, de cadmium, d'antimoine, de mercure de nitrate et de nitrite. L'eau et l'air sont souvent contaminés par d’abondantes traces de krypton, de benzène, d'oxyde et de monoxyde d'azote, de polonium, de bismuth, d'acide chlorhydrique et de monoxyde de carbone.
Les moindres dépressions, trous et souterrains ont une atmosphère chargée en radon. Les phénols sont partout, dans l'air et dans l'eau. Des nuages de particules lourdes ou de gaz photochimiques forment des brumes qui peuvent être toxiques. Des dépressions neutrogéniques, vestiges des bombardements alliés et des guerres civiles, circulent au gré des courants atmosphériques, perturbant les systèmes nerveux et rendant à peu près inopérant les appareils électriques, électronique et positronique non blindés, allant parfois jusqu’à drainer l’énergie des batteries et des piles. L'humanité qui a néanmoins survécu aux épreuves continue d'ailleurs à polluer sa planète. Les gigantesques mégapoles terriennes et leurs milliards d'habitants persistent à rejeter chaque jour des millions de tonnes de déchets de toute nature dans un environnement que beaucoup considèrent comme déjà mort.
Chronologie
XXI - XXIIe siècles : lente mais finalement absolue domination mondiale de la culture sino-orientale qui détrône presque totalement la culture anglo-saxonne occidentale qui l’avait précédée depuis trois siècles.
2204 : Instauration de la Tàiyángnéng rénmín mínzhǔ gònghéguó (« République Démocratique Populaire Solaire » collectiviste) qui étend sa souveraineté sur tout le système solaire.
2218 : Emeutes et mouvements séditieux matérialistes et spiritualistes
2234 - 2238 : Première période de chaos et guerres civiles, la RDPS tente de reprendre le contrôle par des séries de répressions massives. Des millions d’émeutiers et de séditieux sont déportés sur Tuánjié (« Solidarité ») et Gōngpíng (« Equité ») deux planètes « ouvertes à la colonisation » respectivement dans les systèmes Ross 154 (9,6 AL) et Luyten 726-8 (8,7 AL). Le voyage prend alors près de deux ans, des milliers de déportés mourront durant les cinq premières années sur leurs nouveaux mondes.
2247 : Premier contact avec des aliens (des prospecteurs ultayes) dans le système Ross 248 Andromedae
2253 : Promulgation de la commune de Sho Hong Laï, la première véritable ville sur la colonie planétaire extrasolaire de Mínzhǔ (« Démocratie » - Barnard 6, dans le système stellaire Barnard, à 5,9 AL)
2280 : 12 mondes extrasolaires sont colonisés, la terraformation de Mars est achevé à 60%.
2280 - 2283 : Deuxième période de chaos et guerres civiles, en dépit d’une résistance farouche, le gouvernement est débordé. Finalement, la RDPS est abrogé et après une période d’anarchie violente de plusieurs mois, la Měiguó liánbāng (« Confédération Unie ») est promulguée. Une seconde vague, plus modeste, de déportés est expédiée sur Solidarité et Equité.
2283 : Le régime de la Confédération Unie met en place la domination des doctrines ultra matérialistes. Le développement du système solaire, négligé en faveur des mondes extrasolaires par la RDPS devient une priorité.
2283-2325 : Les contacts avec des aliens se multiplient. 35 ambassades s’ouvrent sur Terre. La CU tisse un réseau d’alliances économiques et militaires pour faire face et contenir la puissance de ceux qu’elle perçoit comme ses principaux concurrents : Les Zalahri.
2325 : Suite à une controverse sur l’exploitation du système Epsilon Indi, un conflit armé se déclenche entre terriens et zalahri.
2326 – 2328 : Première guerre sectorielle : Les alliés aliens de la CU terrienne et ceux des Zalahri entrent dans le conflit qui s’étend sur une sphère d’une trentaine d’années lumières.
2328 : Bataille de Karji et victoire de la CU et de ses alliés.
2329-2355 : suite à la victoire, la Terre de la CU devient la première puissance du secteur (dans les 50 années lumières à la ronde), c’est l’apogée et le triomphe de la civilisation matérialiste. Le niveau de vie des humains, tant sur Terre que dans le système solaire ou dans les colonies extrasolaires, est incroyablement élevé. La terraformation de Mars est achevée, celle d’autres mondes, extrasolaires, est engagée. Mais au cours des années, les inégalités se creusent, la pauvreté et même la misère refont leur apparition, les investissements « de prestige » diminuent pour finalement disparaître, les conflits économiques entre corporations entraînent de terribles dommage sociaux collatéraux, la spéculation et l’inflation sont galopantes…
2356 : Crise économique majeure, la CU est au bord de l’écroulement, des corporations entrent en sédition et se comportent comme des états indépendants, des émeutes collectivistes et spiritualistes éclatent partout.
2356 – 2359 : Troisième période de chaos et guerres civiles dites des « Guerres anarchiques ». Des colonies extrasolaires proclament leur indépendance, les installations joviennes ferment leurs frontières, des « paléo-états » se proclament aussi sur la Terre elle-même.
2359 : Le lieutenant général Yang Li pan, chef des forces armées de la CU s’empare du pouvoir sur Mars avec l’aide de ses troupes. A la fin de l’année, la flotte de la CU met le siège autour de la Terre. Les principaux foyers de sédition sont purement et simplement anéantis.
2360 : Yang ayant écrasé toutes les rebellions sur Terre, proclame la naissance de l’Hégémonie Humaine dont il est le Suprême chancelier. La police politique et les militaires commencent à traquer la sédition dans le système solaire tout entier. Une troisième vague de déportés est expédiée sur Solidarité.
2362 : La Rénlèi bàquán (« Hégémonie Humaine ») de Yang ré-annexe le monde colonial séparatiste de Progrès, peuplé d’humains et d’autres. Tous les aliens sont alors expropriés et expulsés.
2362 : Les aliens résidants sur les mondes décrétés « humains » par le suprême chancelier, commencent à être systématiquement expropriés, expulsés ou internés.
2364 : La colonie Kimigolienne de Jukonif (Wolf 424 AB à 19 AL) est envahie par l’armée de l’HH après un discours dogmatique du suprême chancelier sur « l’espace naturel de l’humanité ». La flotte de libération Kimigolienne envoyée au secours des colons est écrasée par les forces de l’HH.
2366 : Le chancelier Yang menace d’annexer la colonie axanar de Loloramo (Struve 23-98 à 11,5 AL) selon le dogme de l’espace naturel… Les sept gouvernements axanars s’unissent pour envoyer leurs flottes défendre cette colonie ou cinq de leurs nations sont représentées. Mais tout le monde dans le secteur sait bien que les Axanars ne tiendront pas devant l’extraordinaire puissance technico-militaire des Terriens. Néanmoins, les Zalahri et les Vodkori, alliés des Axanars, préviennent les Terriens que, s’ils s’en prennent à Loloramo, ce sera la guerre. En réponse, la flotte terrienne envahit Loloramo, écrasant sans pitié toute résistance. Les Zalahri et les Vodkori déclarent la guerre aux terriens et s’allient aux kimigoliens.
2367 : l’HH envahit successivement les mondes coloniaux Axanars, Zalahri et Vodkori. Les Foromonians, les Jayretz et les Oumjaks profitent de la situation, s’allient aux terriens et s’emparent de colonies industrielles Vodkoris et Zalahri.
2368 : l’HH est victorieuse sur tous les fronts et semble bien devoir gagner la guerre. Nava, le monde d’origine des Axanars est pris et occupé (la population y est soumise au terrible joug de l’amiral Mc Murdock qui sera directement responsable de la mort atroce de plusieurs millions de civils axanars). Les terriens multiplient les raids de bombardement vers Ihrkas, la planète mère des Zalahri (système stellaire Bêta Hydri à 24,4 années-lumière de la Terre) tandis que leurs alliés Foromonians, Jayretz et Oumjaks font reculer les Vodkori.
2369-2370 : La machine industrielle Vodkori commence à tourner à plein régime. La deuxième flotte Foromoniane est anéantie en orbite de Kelops. La route spatiale qui relie les Vodkori aux Zalahri est de nouveau ouverte. La flotte de l’amiral Huong subit une défaite dans le système Lacaille 87 60. Il est limogé par le Suprême chancelier. Mais le nouvel amiral Flassov est lui aussi vaincu lors de sa tentative de reprendre le système perdu. A partir de la perte de Lacaille 87 60, les défaites de l’HH se succèdent sur tous les fronts. Les alliés repoussent les terriens et libèrent Nava à la fin de l’année 2370. La terre et Mars subissent leurs premiers raids (destruction de Beijin, New-York et Utopia City). Le gouvernement oumjak pro-HH est renversé par une révolution et le nouveau gouvernement, dénonçant son alliance avec les terriens, négocie une paix séparée avec les alliés. Les Foromonians capitulent face aux forces Vodkori. Les Jayretz sont assiégé sur leur planète mère.
2371 : Après les défaites de la flotte de l’HH dans les systèmes Wolf 359 et Alpha Centauri, le système solaire est envahi par les alliées. Les colonies saturniennes et joviennes sont occupées, Mars est prise. Après trois mois de siège et de bombardements de la Terre, le suprême chancelier Yang se suicide. Son successeur, l’amiral Luang, présente la reddition de l’HH aux alliés.
2372 : Les alliés annexent les colonies terriennes extrasolaires, s’emparent de l’ensemble des vaisseaux militaires terriens et détruisent toutes les installations militaires du système solaire. Leur grand conseil vote une mesure de tutelle des humains avec interdiction de reconstruire une flotte militaire, d’entretenir une force armée au-delà de l’orbite ou d’établir de nouvelles colonies, pour une période d’un siècle local. Le transfert de technologie vers le système solaire est de même, interdit pour un siècle. Les alliés nomment un consulat de contrôle du système solaire installé à bord de la dernière des 80 forteresses orbitales militaires de l’ex HH, modifiée pour cette nouvelle tâche. Plusieurs centaines de militaires de haut rang, de responsables politiques et de hauts fonctionnaires terriens sont jugés pour crimes de guerre.
2372 – 2385 : La défaite de l’humanité plonge la planète dans un marasme économique, social, politique et idéologique sans précédent. C’est la quatrième période de chaos et guerres civiles dites des « Guerres idéologiques » entre matérialistes, spiritualistes et collectivistes. Les alliés laissent les terriens se déchirer. Les guerres idéologiques causent la mort de plus de deux milliards de terriens en dix ans et achèvent de détruire une grande partie du peu qu’avaient épargné les bombardements alliés. Certaines factions n’hésitent pas à utiliser des armes bactériologiques, chimiques, nucléaires ou même quelques terribles bombes nucléogeniques et neutrogéniques rescapées des confiscations alliées.
2380-2470 : Exsangue, ruinées, plongée dans l’anarchie, sans gouvernement autre que locaux, sans moyens, son écologie quasiment détruite, la terre devient peu à peu, avec l’aval tacite des consuls de contrôle alliés successifs, un tiers-monde et une poubelle galactique. Des industries polluantes aliens y sont installées ainsi que des casses de vaisseaux, des centres de production de stupéfiants et autres joyeusetés. De grandes mégapoles, avec astroport, où vivent des centaines de millions de citadins, ultra polluées, sordides ou brillantes selon les quartiers, surpeuplées mais encore civilisées, perdurent, le reste devient une espèce de zone désertique plus ou moins anarchique surnommée le Wild Waste, où règne la loi du plus fort. Pour beaucoup d’aliens et même d’humains coloniaux, la Terre constitue une sorte d’île de la tortue du secteur, un refuge pour les bandits, les trafiquants, les pirates et les contrebandiers de toutes espèces mais aussi les vestiges de la puissance qui a fait trembler toute une partie du bras d’Orion...
2471 : aujourd’hui
Les mégapoles terriennes
Les grandes cités terriennes qui ont survécus aux guerres et au temps sont en fait aujourd’hui des mosaïques de petits territoires accolés relevant d’autorités diverses plus ou moins antagonistes. Les spiritualistes y sont représentés par toutes sortes de sectes syncrétistes, orthodoxistes ou paléo-originalistes. Les collectivistes, séparés là encore en plusieurs chapelles aux subtiles différences (Centralistes, fédéralistes, paléo-anarchistes, cryptocommunistes), dominent certaines zones tandis que de nombreuses enclaves sont purement matérialistes (là encore, les nuances sont nombreuses entre libéraux, oligarchistes, militaristes, néo-anarchistes ou corporatistes modérés). Des gangs ou autres organisations de type « criminel » contrôlent eux aussi certaines zones. De nombreuses corporations de diverses importances, qui produisent toutes sortes de choses, ont autorité, complète ou partielle, sur certaines parties de la ville ou des alentours. La cohésion de l’ensemble est assurée par des sénats représentatifs, une institution assez chaotique mais qui minimise l’impact des affrontements, conflits et attentats inévitables dans ces villes infernales qui ne dorment jamais. Aucune majorité nette ne se dégage jamais des délibérations du sénat, mais les courants éphémères qui se forment en son sein n’hésitent pas à utiliser toutes les méthodes possibles pour s’assurer que leurs opinions ou leurs plans prévalent.
On y trouve dans chaque cité des succursales de centaines de diverses corporations et banques qui n’en sont pas du tout originaires mais trouvent un intérêt à y maintenir une activité. Ces corporations « étrangères » tentent bien évidemment elles aussi d’influer sur la politique de la cité par toutes sortes de moyens, y compris des « mariages » contre nature avec certaines des autorités locales.
Dans les plus grandes cités (Angelity, Chicawaukee, Toronttawa, Eascopolis, Tenochtitlan, Megabogota, Gygaaeres, Riosanpolo, Panjakarta, Hongkualasinga, Mumbaï, Dharmadehli, Kamthaï, Qinbeijin, Kuangdonglaï, Xiamenjin, Anshanqin, Haïkousou, Qinchengdu, Taipeicity, Shinhondo, Melsidberra, Rivierapolis, Skandia, Europolis, Metamockba, Novarchangelsk, Kairoalkebbir, Bigalagos, Zumalmogadiscio et Gauteng) on trouve des enclaves extraterrestres où sont implantés les consulats d’une quarantaine de mondes et du Conseil Interstellaire Allié ainsi que des banques interstellaires et des succursales d’entreprises extraterrestres. Ces enclaves à l’accès extrêmement règlementé, sont protégées par un fort contingent de militaires alliés (zalahri la plupart du temps). Ces grandes cités disposent d’installations astro-portuaires, d’aéroports et quand cela est possible, de ports maritimes. Certaines cités, souvent les plus modestes en termes de taille ou de population, sont plus « unifiées » sous l’égide d’une sorte de gouvernement central. Wala-Wala, en Amérique du nord en est un exemple : Il s’agit d’une ville de 750 000 habitants dirigée par un régime collectiviste dur et entièrement tournée vers la production industrielle. Autres exemples, Phœnix, toujours en Amérique du nord, qui est une ville de 350 000 habitants aux mains d’une junte criminelle ou encore Tübingen en Europe occidentale, un des derniers centres universitaires terriens digne de ce nom, dirigée par une sorte d’oligarchie intellectuelle qui se finance auprès des corporations terriennes et martiennes.
Les sénats citadins disposent généralement d’une petite force de sécurité que les conflits entre membres rendent inapte à exercer d’autres responsabilités que la protection des installations sénatoriales. L’ordre est assuré dans chaque enclave par des agents, ou autres milices, au service des dirigeants locaux. Ce système parfaitement inefficace quoique souvent très brutal, explique le faramineux taux de criminalité dans les grandes cités, puisqu’il suffit, la plupart du temps, de passer d’un secteur à l’autre pour bénéficier de l’impunité, du moins tant que les autorités des deux secteurs concernés ne sont pas d’accord entre elles pour avoir la peau du criminel…L’un des recours le plus courant pour rattraper un criminel est de faire appel à un chasseur de prime que les problèmes de souveraineté et de juridiction ne concernent pas. Néanmoins, les gangs divers plus ou moins bien organisés, les maffias de tous types, les grosses « bandes » et autres malfaiteurs un tant soit peu organisés, ont la part belle. Certaines organisations ont même carrément pignon sur rue dans certaines enclaves, voire, en assurent elles-mêmes la sécurité.
Dans les mégapoles terriennes, dans toutes les enclaves, délits et crimes isolés, violences gratuites, vandalisme, cambriolages, vol à la tire, vol avec violences, braquages, rackets, prostitution, trafics de tout ce qui est illicite localement, recel, assassinats politiques ou économiques sont de l’ordre du quotidien ordinaire. Qu'elle soit le fait d'individus isolés, de gangs, de bandes de sprawlers, de wild wasters, d'organisations mafieuses ou autre, cette criminalité endémique galopante est la lèpre des mégapoles du XXVe siècle. La criminalité en col blanc n'est pas en reste. Les détournements et abus de biens sociaux sont légions. L'insécurité en encore aggravée par le terrorisme. Des factions politiques, religieuses, mafieuses ou encore économiques se livrent à des actes terroristes qui ont des buts très variés mais toujours les mêmes conséquences : la mort d'innocentes victimes.
Ces grandes cités terriennes sont donc chaotiques, violentes, sales et ultra polluées, mais elles fournissent du travail à des millions de gens… Les millions d’ateliers, d’usines, de magasins, de bureaux et autres font vivres des centaines de millions de terriens urbains. Certains services jadis « publics » sont aujourd’hui parfaitement privés. Ainsi il existe des milliers d’hôpitaux et de cliniques privées (dont certaines, appartenant à des sectes spiritualistes fournissent même des soins aux indigents de leur enclave), des sociétés de sapeurs-pompiers privées, des services postaux privés, des services privés de gestion de la circulation, etc… La fiscalité des enclaves est encore plus chaotique que le reste, chacune d’entre-elles fixant des règles et des méthodes de prélèvements différentes selon leurs « clientèles », leurs moyens de coercition et leur besoins.
Toutes les mégapoles terriennes sont protégées des fléaux atmosphériques par des écrans déflecteurs (vestiges démilitarisés des anciens écrans de protection militaires) qui sont financés et entretenus par l’ensemble des enclaves. Ces écrans qui, s'ils n'évitent pas totalement à la pollution atmosphérique de toucher la ville surtout en cas de pluie, la limitent néanmoins très considérablement et surtout détournent les perturbations neutrogénqiues.
Outre d'immenses quartiers résidentiels semi pavillonnaires où les plus hauts buildings restent relativement modestes avec leur 150 m de haut et leurs cinquante étages, on trouve dans les mégapoles des tours de 2000m de hauteur, de 200 à 600 étages, où travaillent souvent plus de 300 000 personnes et où vivent souvent jusqu’à 150 000 résidants. On y habite et on y travaille, tous les services sont assurés à l'intérieur de la tour. Les industries de tous types et les commerces sont imbriqués dans le gigantesque tissu urbain parcouru de larges avenues et d'autoroutes et ponctué d’aéroports. Les astroports sont toujours situés à la limite extérieure de la ville, partiellement en dehors de la zone protégée par les écrans déflecteurs. Les cieux des mégapoles grouillent d'engins volant qui, comme d'infatigables essaims, parcourent les couloirs aériens vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Sous les mégapoles se trouvent de gigantesques complexes souterrains, égouts, tunnels de métro, tunnels autoroutiers, et autres souterrains, dont une partie est ancienne et complètement laissée à l'abandon. Ces zones oubliées que l'on appelle communément les "catacombes" sont des endroits extrêmement dangereux, tant pour leur état de délabrement que pour la faune humaine ou animale qui y rode.
Les jeux d'argent et les paris sont une des activités les plus populaires des mégapoles. Les citadins ordinaires, sans aucun espoir de promotion sociale, peuvent tenter leur chance et gagner des fortunes. Aussi rares soient-ils, les gagnants sont surmédiatisés et entretiennent ainsi les rêves de milliards de pauvres gens. En l'absence de tout espoir alternatif, le jeu est un phénomène général envahissant tous les aspects de la vie quotidienne. On joue et on parie sur tout et à propos de tout. La majorité des bookmakers est prête à enregistrer un pari sur n'importe quoi. Mais l’activité reine sur laquelle parier reste le sport professionnel. Football, racket-ball, basket-ball, athlétisme, base-ball, boxe, Ultimate fight, etc. représentent un pan entier de l’économie terrestre.
Autour des villes s’étendent les immondes et immenses dépotoirs ou «aires de recyclage secondaire » plus communément appelées « trash belts », à savoir de gigantesques décharges à ciel ouvert où sont abandonnées quotidiennement des milliers de tonnes de déchets (déjà partiellement recyclés). Dans ces zones infectes, vivent des milliers de miséreux dans des bidonvilles sordides. Dans ces espaces répugnants, la loi du plus fort est la seule qui ait cours et des gangs ultraviolents réduisent les plus faibles en esclavage.
Les petites villes terriennes
Il existe aussi sur terre des milliers de petites villes, des communautés organisées en général autour de deux ou trois activités principales agro techniques, minières ou industrielles. Ces villes peuvent être des communautés plus ou moins démocratiques collectivistes, des théocraties spiritualistes plus ou moins fanatiques, des propriétés privées de consortium d’entrepreneurs, de corporations ou de tyrans locaux, véritables seigneurs sur le modèle antique… Ces petites villes, implantées au beau milieu de nulle part, sont souvent des marchés importants pour les gens des alentours : les wild wasters, nomades ou arcologues, petits mineurs ou autres, qui ont choisi (ou hérité) une vie dans le wild waste, loin des cités… Il arrive que ces petites villes disposent d’installations astro-portuaires ou de ports maritime. Mais dans 99% des cas, elles disposent en tout cas d’un aéroport capable de recevoir tous les types d’appareil, y compris les plus gros cargos dirigeables.
Ces petites villes terriennes disposent généralement d’une solide force de sécurité car rien ni personne ne protège qui que ce soit dans le wild waste et seuls les plus forts, ceux qui savent se défendre où bien se cacher, survivent aux pillards, voleurs, esclavagistes et autres néo barbares. Là encore, particuliers ou communautés font fréquemment appel à des chasseurs de prime, voir à de véritables compagnies de mercenaires.
Ces villes qui comptent en général moins de 20 000 habitants, sont implantées à des endroits « stratégiques » ; des croisements de routes d’importance, des vallées incontournables, des ponts sur des fleuves, des bras de mer ou toutes sortes de « passages obligés ». Par exemple, Panama city est une petite ville située non loin des ruines de son ancêtre éponyme, qui vit de l’exploitation du canal toujours aussi emprunté et qu’elle entretient. Autre exemple Battle Mountain est située dans la vallée de la Humboldt river, au nord du Nevada, au croisement de grands axes routiers nord-sud et est-ouest.
Afin de dissimuler leurs plans à la concurrence, il arrive que des corporations installent de discrets laboratoires de R&D dans de petites villes du wild waste, voire, dans des coins paumés et secrets connus d’elles seules.
Citadins et wild wasters : finalement, quelles différences ?
Les mégapoles sont des endroits qui peuvent paraîtres terrifiants, oppressants et c’est bien le cas, néanmoins, le mode de vie citadin a, au quotidien, toutes les apparences de la sécurité et de la normalité. La violence, aussi endémique soit-elle, y reste perçue, à tort, comme un accident exceptionnel. Les citadins sont « civilisés ». La grande majorité des urbains est constituée de gens « ordinaires » relativement honnêtes, qui désapprouvent et ont peur de la violence. Le port des armes est soit très réglementé soit carrément interdit en ville par les autorités des enclaves.
Les wild-wasters, même quand ce ne sont pas des monstres néo barbares, considèrent que la loi du plus fort (du plus rapide ou du mieux armé) est un mode de vie normal, qu’ils l’approuvent ou pas. La violence est inhérente à leur mode de vie, seuls les plus adaptés survivent, pour eux c’est une fatalité et une évidence qu’ils acceptent. Il n’y a en général aucune autorité pour interdire quoi que ce soit dans le wild waste.
Quant à ceux qui vivent dans les pires sprawls, les trash belts ou les catacombes, ils ont en général perdus ce qui fait un être humain. Ils ne sont plus qu’un assemblage de peurs, de frustrations et de faim. Peu à peu, ils deviennent des animaux…